jeudi 30 avril 2009

Voutoiement

Ô toi qui pour l'amour du verbe je voussoie,
Conjugaison de vous, toi qui en est la prime,
Et vous dire "je t'aime" ne vaut pas "je vous aime"
Même si l'amour sans vous, vaut bien l'amour sans toi.

Il n'a pour seule valeur que le mode singulier
Qui ne se veut pluriel qu'à la deuxième personne,
Car quand je te dis vous, c'est nous que je vouvoie,
Rêvant auprès toi, ce que je voudrais nous.

Et dans cet absolu que Frantz chercha en vain,
Découvrant sur la fin que ce mot point n'existe,
Hors que la mort en est l'absolue vérité
Que tous les Kafkaïens s'empressent de nier.

Il n'est de l'absolu que la mort et l'orgasme,
Si tant est que ces mots puissent valeur avoir,
Je sais à te penser qu'absolument je t'aime,
Vous aime à telle enseigne qu'il n'en est nul besoin.

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