mardi 24 mars 2009

Une fin en soie.

Tel ce porte faix qui l’échine courbée et le muscle saillant
S’en va d’un pas traisnant sa pitance gagner,
Je parcours la vie, avide de tout voir et miettes ne laisser,
Puisque demain qui sait, si serais-je bien allant…

Chaque jour que Râ fait, si tant est qu’il soit dieu,
Mon esprit bouillonnant veille sans nul repos,
Afin de ne point perdre ce temps qui m’est précieux,
Et coucher sur vélin mes partitions de mots…

Mon âme de vigne cep, noueuse et bien née,
Se frotte au fil de jours aux cépages communs,
Lesquels si tant semblables ne se foulent qu’aux pieds,
Pour ne donner enfin qu’un jus de mauvais vin…

J’aimerais oiseau estre pour le monde survoler,
Me poser ci et là, picorer à l’envie,
Chanter des mélopées par le ciel agréées,
Si tant est que les dieux m’exemptent de pépie…

Mais pourrais-je en ce cas, exprimer de mes mots ?
Les nouer tels amants nichés en leur alcôve ?
Leur donner de la vie et quelques à-propos ?
M’épancher sans ambages sur le fond de mes maux ?

Or donc je suis humain, acceptons en le faix,
Je vole tel un poète, les ailes déployées,
Planant qui ci, qui là, en queste de ma paix
Avec pour seule plume, celle d’un gratte-papier.

L’horizon des poètes n’est vu que de bien peu,
La cécité de tant est un mal commun,
Mais qu’importe aux dieux qui au-delà des cieux,
Se gaussent à la parfin, de nous autres humains….

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