vendredi 3 avril 2009

Laideurs et beautés

Des laideurs de mon for

Mon dieu quelle horreur ! Que dis-je ? Mon diable !
J'y ai vu tant de choses, tant vilaines choses,
De ces choses inavouables, de celles que l'on enfouit,
Afin que nul ne sache les monstres qui s'y cachent !

Il montre le meilleur, bien sûr qu'espériez-vous ?
Que le vil séducteur vous exhibe déshonneur ?
Pour que le charme opère attractif il se doit,
Nulle mouche ne fut prise d'avec un aigre vin.

L'aigrefin lui le peut, s'embaumant de nectar,
Il sait donner au vin sa robe d'apparat,
Son fumet, sa noblesse, ses couleurs enivrantes,
Jusqu'à ce goût unique qu'offre bon millésime.

Mais gare à l'imprudente qui les lèvres y trempe,
En guise de nectar posé sur ses papilles,
La belle se voit offrir la coupe de ciguë,
De celle qu'à regret, jamais elle ne dût boire.

Mon dieu qu'elle horreur ! Que dis-je ? Mon diable !
J'y ai vu tant de choses, tant vilaines choses…




À celles de mes beautés

Mon diable, quelle beauté ! Que dis-je ? Mon dieu !
J'y ai vu tant de choses, tant de merveilleuses choses,
De ces choses avouables, de celles que l'on instruit,
Afin que nul ne sache les beautés qui s'y cachent !

Il montre la laideur, bien sûr qu'eussiez-vous cru ?
Que l'humble séducteur vous exhibe son meilleur ?
Pour que le charme opère, blotti au fond se doit,
Et que la mouche élue se pose en cet endroit.

Le courtois lui le peut, se drapant de son pire,
Il sait donner au vin ses guenilles de lin,
Son fumet, sa bassesse, ses couleurs malséantes,
Jusqu'à ce goût inique qu'offre les mauvais crus.

Mais l'heureuse impudente qui les lèvres y trempe,
En guise de ciguë posé sur ses papilles,
La belle se voit offrir la coupe de nectar,
Celui que de tout coeur, elle se devait de boire.

Mon diable quelle beauté ! Que dis-je ? Mon dieu !
J'y ai vu tant de choses, tant de merveilleuses choses,
Non ! Est-ce possible ? En moi ? Mon dieu !

Et le pire en mon for, côtoyant le meilleur,
Tels fratricides ennemis s'aimant comme des frères,
Ne sachant qui des deux la bataille gagnera,
Je vous laisse songer, ce qu'il m'en adviendra...

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