mardi 25 janvier 2011

L'essence des mots

Bonjour Méphi !

Le bon jour Geppo !

Peux-je m'asseoir à votre table ?

Certes Geppo et cesse de me demander à chacune de nos rencontres en cette taverne, si tu peux prendre place.

Pardonnez-moi Méphi, un reste de respect et d'éducation que vous m'avez offerte lorsque j'étais ignare et analphabète.

Brisons là Geppo, sers-toi un verre de cet excellent vin de la plaine de la Bekaa et causons.

Ci fait Méphi. Hum, excellent en effet ce vin ! Peux–je solliciter votre avis sur trois sujets qui n'en font sur fond qu'un seul Méphi ?

Sollicite tout ton saoul Geppo, je t'ois !

Le sujet est épineux Méphi, mais à la parfin, je me lance ! Voilà ce qu'il en est. Ce jour d'avant ce jour d'hui, j'ai ouï une passe d'armes verbales entre deux chalands du CDA. L'un traitait l'autre de « raciste notoire », hors que l'autre furieux d'estre affublé d'une telle casquette, était à deux doigts de lui passer son braquemart de par le corps. Le premier Gauthier n’étayait pas son propos de faits précis et indubitables, mais d'affirmations.

Je puis comprendre Geppo, que le second quidam ait eu une damnée envie de lui trouer la panse. Mais deux choses l'une, soit en effet le second est réellement un raciste, notoire ou non, et peu importe d'ailleurs qu'il soit notoire, soit il ne l'est pas. Mais quelle que soit la réalité, dans le premier cas, il ne l'est pas et est fâché qu'on lui en fasse procès, dans le second, il l'est, et est furieux qu'on étale ce fait au grand jour.

Bien vu Méphi, je n'avais songé à ces deux possibilités. Hors donc Méphi, j'aimerais que vous m'aidiez à analyser trois mots sur le fond et l'usage que peut en faire des personnes qui dévoient délibérément la sémantique et la dialectique qui en découle.

Je t'écoute Geppo, dega me !

Qu'est-ce que le racisme et qu'est-ce qu'un raciste ?

Le racisme Geppo, selon moi et cela n'engage personne d'autre, c'est diviser en plusieurs parties que l'on va nommer races à des fins de hiérarchie, une seule une même espèce, en occurrence l'espèce humaine. S'il existe effectivement une seule et même espèce humaine, d'aucuns pensent et professent que cette espèce se décline en trois races. La race noire, jaune et blanche, lesquelles se déclinent à leur tour en un certain nombre de types. Par exemple, caucasien, méditerranéen, nord africain, scandinave, etc. Lorsque je dis à des fins hiérarchiques, cela signifie que selon la couleur ou le type, une personne qui professerait le racisme et donc serait raciste, n'accorde pas les mêmes droits, la même valeur ou le même respect dû à tout humain, sous le prétexte qu'il est de race, de couleur ou de type différent de lui.

Fort bien Méphi, votre explication est limpide et j'y souscris. Ma deuxième question est la suivante. Qu'est-ce que la xénophobie et qu'est-ce qu'un xénophobe ?

Mon Geppo, la xénophobie c'est le rejet de l'étranger, indépendamment mais pas nécessairement, de sa couleur de peau, de son origine raciale ou sociale. Le xénophobe peut rejeter le suédois blond aux yeux bleus comme le petit brun frisé de type mauresque. On ne parle donc pas dans ce cas de racisme, même si on peut estre à la fois, raciste et xénophobe.
Toujours aussi limpide Méphi. Dernière question. Qu'est-ce que l'antisémitisme et qu'est-ce qu'un anti-sémite ?

Vois-tu Geppo, ce mot est ambigu et souvent utilisé à toutes les sauces par beaucoup de gens qui se prétendent savants, intellectuels, humanistes, philosophes, ou politiquement corrects.
Un sémite est un des types qui compose la race blanche et qui peux se définir en gros, par une personne qui serait issue soit d'Afrique du nord, soit du Moyen-Orient, soit de la péninsule arabique, soit du bassin méditerranéen en général.

D'aucuns ont décidé que professer l'antisémitisme et donc d'estre antisémite, ne s'adressait qu'aux personnes d'origine juive. Pourtant, il ne vient à personne l'idée de traiter d'antisémite un fondamentaliste musulman qui prônerait la haine des juifs et leur éradication de la surface de la terre, ni de traiter du même vocable, un fou de Yahvé traditionaliste et extrémiste juif partisan du grand Israël et de l'expulsion des arabes du pays. Les premiers sont nommés fort pudiquement terroristes fondamentalistes islamistes, voire djihadistes, les seconds, sionistes légitimistes et tout aussi fondamentalistes. Nous voyons donc bien que ni les uns, ni les autres ne sont antisémites selon les critères de définition générale dès lors ou ils sont sémites tous deux. Je n'ai d'ailleurs en Occident, jamais entendu qualifié d'homicide antisémite, par un média, un homme politique, ou un intellectuel, qu'un crime « raciste » perpétué à l'encontre d'un homme de confession juive par un homme de confession musulmane ou vice versa.

Tu comprends donc Geppo, que selon les circonstances, certains s'arrangent avec la vérité et la sémantique des mots pour agiter les chiffons rouges, minimiser ou masquer la réalité.

Fichtre, me voilà moins idiot Méphi. Merci encore de m'éclairer de vos lumières.

Pas de mes lumières Geppo, de mon simple sens commun. Ce sens commun qui semble faire défaut à tant mustélidés et autres gadidés.

Abuserais-je encore, si à la lumière de vos explications, je me permettais une ou deux autres questions Méphi ?

Que nenni mon Geppo, ne sommes-nous pas amis ? Mais pour l'heure, ressers-toi de ce nectar libanais.

Clara, veux-tu nous servir de cette poularde aux morilles que ton gredin de père nous a préparée le jour d'avant ce jour d'hui ?!

Geppo, tes papilles vont frémir de plaisir, je te promets un orgasme gustatif des plus suaves.

Je vous sais fine gueule Méphi et je ne doute un instant que ce met sera divin, ou plutôt devrais-je dire, diabolique.

Sans nul doute Mon fripon. En attendant que cette garce, femelle gallinacée soit servie, pose tes questions.

Or donc Méphi, comme je vous l'ai précédemment exprimé, une interrogation me titille les méninges conséquemment aux explications que vous m'avez fournies concernant le racisme, la xénophobie et l'antisémitisme. En voilà la teneur. Comment qualifieriez-vous un individu qui exprimerait son aversion pour tel ou tel particulier, non pas en raison de sa couleur, de sa région de naissance ou bien encore son origine culturelle, religieuse ou dogmatique, mais en raison du simple fait qu'il lui est antipathique ? Cette antipathie pouvant revestir différentes raisons, qui vont du fumet corporel, au fumet culturel en passant par celui de la mentalité. En un mot comme en cent, est-ce que lorsqu'un quidam ne vous plait tout simplement pas, vous pouvez lui signifier votre inimitié sans que cela soit assimilé à l'un des trois mots que vous avez tenté de me définir précédemment ?

Vaste et épineuse question Geppo. Mais qu'à diable ne plaise, ci fait !

Ai-je le droit de dire à une personne que son faciès ne me revient pas, qu'il en va de même de sa mentalité, de sa façon d'estre, de son langage, de sa culture, etc. Évidemment que non dans la mesure ou le respect fondamental dû à autrui nous l'interdit. Cela n'implique en aucune façon que l'on soit obligé d'offrir à cette personne des démonstrations d'amabilités au-delà du strict minimum que la politesse nous impose. Bonjour, s'il vous plait, merci, au revoir sont amplement suffisants dans la vie courante. Sur le fond, rien ne nous oblige à la tolérance forcée si ce n'est la loi, mais le vivre ensemble nous oblige à des compromis, avec en toile de fond la paix sociale. Alors non, ce n'est ni du racisme, ni de la xénophobie, ni de l'antisémitisme que de ne pas aimer une personne parce que la perception que l'on a de d'elle nous pue. Mais dès lors ou elle n'est ni de ta couleur, ni de ta culture, ni de ta nationalité, et que tu lui feras part de l'antipathie qu'elle t'inspire, tu seras perçu comme tel, et par voie de conséquence, tenu de te mordre la langue et postuler pour le poste de chef de la bande à faux cul sans sala ni malek. Imagine un instant que tu aies une altercation avec un juif noir originaire d'Ethiopie, tu serais d'office taxé d'estre les trois à la fois.

Si je vous suis bien Méphi, nous vivons donc sous surveillance une forme de liberté sous caution ?

En quelque sorte Geppo, ta liberté de parole s'arreste aux portes de la loi et de la paix. Sauf que certains propos ne sont audibles qu'unilatéralement que ce soit en pays démocratique ou en pays totalitaire. L'un te dit ; cause toujours, l'autre ; clos ton bec. Au-delà des Pyrénées vérité, en deçà mensonge.


Corne cul de la mère molle Méphi, que ceci me pue !

Et bien embaume ton mouchoir de lavande Geppo, et couvre t'en le nez !

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